Le projet de
réhabilitation
L'étude de faisabilité de 2022
L’étude et la démarche participative
L’étude de faisabilité de 2022 est réalisée par l’agence AMD-ai architectes-ingénieurs du Creusot, en association avec des spécialistes de la concertation publique (Frank Beau et Camille Arnodin). L’équipe de concertation décide de mener une enquête de fond et de rencontrer tous les acteurs avant l’organisation de la première réunion publique. Cinquante entretiens individuels avec des acteurs du territoire (associations, élus, agents de la collectivité, personnalités qualifiées) sont réalisés. Une enquête de terrain réalisée dans la rue, les cafés, lieux publics, les écoles, et via un questionnaire en ligne, permet de rassembler 130 consultations supplémentaires.
Cette enquête confirme un fort besoin d’accès à des locaux d’activités pour les associations du territoire, mais encore de disposer d’un lieu de rencontre et de partage, interassociatif, interculturel, intergénérationnel. Elle permet aussi de souligner une demande tant en matière de développement culturel, que de développement économique. Elle fait apparaître que le nouveau lieu partagé devra veiller à ne pas chevaucher les équipements existants (Maison de la Solidarité, Centre Condorcet, Cité des Présents, équipements sportifs existants) et devra être respectueux de l’ensemble des acteurs dans sa gouvernance.
Trois réunions publiques sont organisées. La première, en juillet 2022, soumet les résultats de l’enquête à une quarantaine d’acteurs afin de débattre des grandes orientations du projet. La seconde, en septembre 2022, est l’occasion d’exposer et de discuter le projet architectural qui en découle. La troisième, en novembre 2022, aborde la question du modèle économique et de gouvernance du futur projet
Le projet architectural qui en résulte
Le projet architectural confirme le potentiel du bâtiment, pour accueillir des activités diverses, au sein d’un équipement futur aux normes d’accessibilité, de sécurité et de critères environnementaux. Plusieurs esquisses aboutiront à faire le choix d’un déplacement de ses espaces de circulation actuels, vers l’entrée du bâtiment, afin de le rendre accessible de son sous-sol à ses combles sans réelle perte d’espace. Ce dernier sera équipé d’une grande salle de musique et de salles de pratiques individuelles traitées acoustiquement, et le cas échéant une salle de musiques amplifiées. Les salles d’activités et de réunions seront mutualisées et non pas privatisées. L’actuelle salle d’audience glissera légèrement vers l’arrière du bâtiment et permettra d’accueillir des activités diverses sous la forme d’une salle polyvalente. Les combles seront aménagés afin d’accueillir un atelier d’artisanat, d’arts plastiques, et d’éventuels bureaux pour entreprises. La partie gauche du bâtiment, correspondant à l’ancien Greffe du Tribunal sera transformée en accueil et en « QG pour les associations et les acteurs ».
Enfin, la cour sera ouverte, permettant de créer une circulation entre la place Notre Dame en centre ville et le parking Louis Gallois où se trouvent la Maison de l’Enfance et la maternelle Jacques Prévert. Cette cour comportera à terme des aménagements conviviaux, tels que des guinguettes, du mobilier, des cabanes susceptibles d’accueillir des artistes ou artisans en résidence. Voir page consacrée au chantier participatif d’octobre 2023.
Le concept de nouveau lieu partagé et la construction de « communs »
Sur le plan conceptuel et des usages, l’étude et les échanges au sein des assemblées, débouchent sur le projet « d’un nouveau lieu partagé », qui accueillera l’école de musique et de danse de la communauté de communes, les associations du territoire ayant besoin de salles et d’équipements pour leurs activités, ainsi que des acteurs économiques, tels que des jeunes pousses issues par exemple du Lycée des métiers François Mitterrand, et enfin tous les publics du territoire à travers ses activités. Il sera également doté d’espaces de convivialité en intérieur et en extérieur. Les acteurs du bassin de vie de Château-Chinon, le voient comme un lieu d’échange et de partage entre les associations, les générations, les cultures.
Au-delà des besoins d’équipement stricto sensu, l’étude de faisabilité a mis en relief des besoins bien plus fondamentaux des acteurs autour de la mobilité, du développement de certains secteurs culturels, de la santé et de l’environnement dans le Morvan, des relations entre les communautés culturelles et les générations. Ce lieu pourrait ainsi profiter de la diversité de ses participants et usages, pour participer à la construction de « Communs » contribuant au développement du territoire. Cette capacité constitue potentiellement son ADN sur le long terme et peut-être son caractère unique dans le département.
Il est à noter, que ce projet n’a pas été présenté comme un « tiers-lieu » auprès des acteurs pendant cette phase d’étude, car ce concept a été jugé trop urbain et éloigné de la culture locale, il n’en constitue pas moins un prototype de Tiers Lieu culturel et territorial. Il a été convenu avec les acteurs, qu’il serait présenté ainsi pour les futurs partenaires du projet intéressés par le développement des Tiers lieux.
La future gouvernance et le modèle économique
Les participants consultés privilégient dans le cadre de cette phase préliminaire, une gouvernance portée par la communauté de communes dans un premier temps, mais avec une collégialité dans les décisions avec l’ensemble de ses acteurs usagers, à l’image des premières assemblées organisées. L’hypothèse d’une délégation à terme, à un « tiers », comme une association reste une hypothèse ouverte, mais après qu’une première gouvernance a été posée en mise par place par la collectivité.
Enfin, les aspects économiques de financement et d’autofinancement du projet en termes de charges de fonctionnement, ont été discutés avec les acteurs. Il a été convenu que cet équipement devra être le moins coûteux et le plus équilibré possible dans l’engagement des uns et des autres, mais qu’il n’était pas possible à court terme de demander aux acteurs associatifs de payer un loyer ou des frais d’accès trop coûteux. Le principe d’une adhésion annuelle permettant de couvrir une partie des charges a été retenu.
Un travail est actuellement mené sur le modèle et les coûts de fonctionnement de l’équipement.
Le début de « maîtrise d’œuvre » 2023-2026
En février 2023, l’équipe ayant mené l’étude de faisabilité est venue présenter ses conclusions et le projet lors d’une séance du conseil communautaire. Cet échange a été l’occasion de débattre de questions importantes, telles que la nécessité de construire le projet sur un modèle économique solide, tant en matière d’investissement que de fonctionnement ; l’importance de s’assurer que ce lieu sera fréquenté et approprié par les acteurs du territoire sur la durée. Après un débat nourri, le conseil communautaire a voté en faveur du lancement d’une première phase de maîtrise d’œuvre, au cours de laquelle la communauté de communes aura à charge de trouver auprès de partenaires 80% du budget d’investissement du projet.
Au cours de cette première phase dite d’APD (Avant-Projet-Définitif), l’équipe d’architectes-ingénieurs devra préciser l’esquisse et l’ensemble des modalités techniques du projet, en accord avec les attentes des futurs usagers. C’est pourquoi la Communauté de communes a décidé de poursuivre la démarche participative en associant une équipe ad hoc à la maîtrise d’œuvre, faisant de cette démarche, un cas d’école en matière de construction de projet d’équipement d’intérêt général, dont elle pourra partager les enseignements.
En juin 2023, la CCSMGL lance un marché de maîtrise d’œuvre et choisit parmi trois candidatures la reconduction de l’atelier d’architecture AMD-ai, en y incluant une démarche de certification Bâtiment Durable Bourgogne-Franche-Comté. Celle-ci permettra au projet de présenter les meilleures spécificités durables et environnementales (basse consommation énergétique, gestion écologique de l’eau, réemploi des matériaux…).